Quel titre ! Un film d'horreur ? Un thriller ?!! Pas du tout : ce film dresse le portrait de Louise, une jeune femme un peu fragile, un peu inquiète, et peu adaptée à la vie d'adulte. Elle est interprétée par Laure Marsac, qui est également la scénariste et la réalisatrice du film. C'est un portrait d'une grande douceur, qui mêle mélancolie et drôlerie. La personnalité de Louise est abordée au travers de trois séquences. Nous ne saurons rien du 4ème morceau, le fameux morceau manquant...

Louise est une belle jeune femme blonde, qui porte des couleurs très vives, a une voix de petite fille, s'excuse sans arrêt, oublie ses clefs, arrive en retard, et a du mal à être autonome. Elle ne sait pas conduire et cette lacune lui pèse de plus en plus dans sa vie professionnelle et familiale (elle est en couple et mère d'une petite fille).

- Le film démarre donc quand Louise décide d'apprendre à conduire. Elle prend des leçons de conduite avec un moniteur d'auto-école interprété par Denys Podalydès (fantastique), les séquences sont savoureuses... Ah la déception du moniteur quand elle répond franchement à sa question "apprendre à conduire, pour vous, une nécessité ou un réel désir ?" !!

Louise a du mal à trouver la bonne distance avec sa fille (les séparations sont épiques), avec son compagnon qui de fait est son chauffeur (il lui avouera le jour du passage de l'examen qu'il a peur qu'elle le laisse), et aussi avec son moniteur à qui elle raconte pendant les leçons "ma psy, elle dit que j'ai une très grande pulsion scopique" (?!!). Elle lui confie également que sa mère n'a eu le permis qu'à la 7ème tentative, quand elle s'est séparée de son mari... Sa meilleure amie a la même phobie de la conduite qu'elle ("s'il y a des voitures autour de moi, je ne supporte pas") et a même du mal en envisager de passer un jour l'examen. Mais Louise passe ce fichu permis et contre tout attente, elle l'obtient !

- La seconde partie nous montre Louise dans une séquence un peu cauchemardesque : munie de son permis tout neuf, elle est en déplacement professionnel avec une voiture de location. A la suite d'enchaînements burlesques dont elle a le secret, elle se retrouve seule, sur le parking d'un immense centre commercial de campagne, sans argent, sans téléphone, enfermée à l'extérieur de sa voiture. Toute cette séquence est montrée en temps réel, c'est par moments une expérience douloureuse.

- Dans la dernière partie, nous retrouvons Louise âgée de 6 ans à l'arrière d'une voiture (sans ceinture de sécurité, années 70 obligent). C'est sa mère qui conduit, et le trajet est long. La mère conduit très prudemment, et se fait régulièrement doublée et/ou klaxonnée. Mais elle continue tranquillement "à sa vitesse". Ce voyage est un havre de douceur, même si on perçoit bien la nervosité et la mélancolie de la mère.

Louise est en sécurité, en confiance, c'était le temps où la vie était simple.

Le 4ème morceau de la femme coupée en trois

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